dimanche 15 avril 2012

Matanzas du 22 au 26 février

L’autoroute qui mène à Matanzas n’est pas vraiment agréable pour des cyclistes et dès que l’on trouve la petite route qui longe la côte, nous respirons. Matanzas s’étend au fond d’une belle baie et nous trouvons rapidement la casa que nous avons réservée en plein centre historique. Nous profitons d’une première journée pour téléphoner, lire la messagerie internet, faire du change et écrire des cartes postales. C’est plus compliqué qu’il n’y paraît car il n’y a pas d'indications pour signaler les bureaux. Les gens du crû savent... mais nous, nous sommes condamnés à demander très souvent notre route et donc à faire passablement de détours ! La ville est animée par la semaine du livre et toute une rue rendue piétonne est occupée par des stands de vente de livres divers. La population est là et fait la queue pour rentrer dans les magasins ou devant les stands pour acheter des livres. Il y a évidemment de la musique et beaucoup de marchands de boissons, sandwiches, pizzas, sucreries… c’est la fête. Nous visitons l'extraordinaire musée de la pharmacie installé dans pharmacie Triolet (oncle d'Elsa Triolet compagne d'Aragon) qui a cessé son activité en 1964. Tout est en état et nous sommes étonnés de ne pas voir des clients arriver car non seulement il y a le matériel mais également les produits et les médicaments. Nous passons la seconde journée à la plage à faire de la plongée sur la barrière de corail. La côte n’est pas très hospitalière pour les touristes qui sont concentrés sur quelques petites plages aménagées mais avec nos petits vélos nous pouvons aller dans des lieux isolés où seuls quelques cubains pêchent. Nous consacrons notre troisième journée à parcourir une partie de la verdoyante vallée du Yumuri, divers quartiers de Matanzas, et à gravir la colline de l’église de Monserrat qui domine toute la ville. Le soir nous ne manquons pas d'aller prendre l'apéritif dans un café ou au bar d'un hôtel et baigner dans l'ambiance cubaine. Toutes les photos

dimanche 8 avril 2012

Vers Varadero du 20 au 22 février


Nous prenons la route plein nord dans une brume étonnante qui baigne les marais que nous traversons. Le vent se lève et la dissipe quand nous arrivons à Guama. Nous allons visiter la ferme d’élevage de crocodiles accompagnés d’un guide compétent et sympathique. Cet élevage est destiné en partie au repeuplement des marais de la péninsule de Zapata. Le surplus est vendu aux restaurateurs du coin ce qui nous a permis de manger du crocodile (c'était eux ou nous!!). La route continue vers Australia et Jagüey Grande où nous nous mettons à la recherche de la casa que nous a conseillée Dirck. Effectivement elle est très bien et l’accueil est des plus sympathiques. Nous allons nous balader dans cette ville qui est bien plus grande qu’on le pensait, pas touristique du tout et très animée. Nous allons faire réparer la chambre à air crevée à la sortie de La Havane dans un petit atelier spécialisé dans la réparation des chambres à air et pneus. Jérémias nous la vulcanise à chaud avec de grosses pièces ; pour nous elle était irréparable...

Nous laissons nos hôtesses qui nous ont donné des adresses de casas à Matanzas. Pour nous l’objectif d’aujourd’hui c’est Cartenas qui se trouve à une dizaine de Km avant Varadero. La route nous fait traverser d’énormes orangeraies plutôt en mauvais état, mais dont les fleurs parfument l'atmosphère, puis des parc à bovins et enfin des plantations nouvelles d’orangers, de bananiers et de manguiers. Un paysan qui travaille dans les orangeraies engage la conversation puis nous épluche deux oranges et part en chercher un dizaine qu’il nous donne avant de sauter sur son vieux vélo pour rejoindre ses collègues. Pour nous c’est ça la magie de Cuba. Au milieu de ces énormes plantations, tous les 3 à 4 km environ, il y a deux gros bâtiments de trois étages. On se demande bien ce que c’est et après enquête ce sont des bâtiments pour les comunidades c'est à dire les groupes de travailleurs des exploitations agricoles. En fait, peu sont habités et souvent ils sont ou fermés ou transformés en école. C’est bien une idée communiste d’implanter des bâtiments en pleine campagne pour y loger les ouvriers loin de tout... Nous atteignons Cartenas mais cette ville nous semble si sale, si désagréable que nous décidons de poursuivre jusqu’à Varadero où nous arrivons un peu fatigués tant par longueur de la route que par la chaleur. Nous avons étudié les guides pour sélectionner l’hôtel qui aura l’honneur de nous accueillir, mais à notre première tentative dans un établissement du groupe Accord nous apprenons que tout est complet pour plusieurs jours. Dans le deuxième nous avons la même réponse mais on nous dirige vers une agence de voyage qui téléphone pour nous dans plusieurs hôtel pour nous trouver deux nuits. Elle ne nous trouve qu’une nuit à l’hôtel "all inclusive" « Belive Turquesa ». Nous remontons sur nos bicyclettes pour encore 6 km avec le vent de face, sinon ça n'aurait pas été drôle! C’est donc après 105 km que nous prenons possession de notre chambre dans un hôtel à l’architecture plutôt sympathique de petits bungalows de 8 chambres organisés autour d’une énorme piscine à deux pas de la mer. Nous rentrons nos vélos dans la chambre qui est très grande, prenons une douche, un bain dans la piscine et un apéritif. Nous sommes ébahis par les vacanciers qui ont des gobelets isothermes d’un demi litre à un litre, qu’ils font remplir de bière ou d’apéritif à base de rhum et qu'ils sirotent tout le temps : la prochaine étape c’est la perfusion ! Nous sommes affamés car nous n’avons mangé qu’une pizza cubaine à midi et nous rejoignons le buffet. Ce n’est pas terrible et la cuisine tient plus de la cantine que de la gastronomie, heureusement que nous avons très faim après cette longue randonnée. Le soir nous allons voir l’animation en sirotant un rhum, ce n’est vraiment pas terrible et cela atteint des sommets avec l’Avé Maria de Gounod arrangé pour des ténors américains, sur lequel dansent douze danseurs en costume rose…. Il est temps d’aller se coucher! Finalement nous sommes très contents qu’il n’y ait qu’une nuit de disponible dans cet hôtel.

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dimanche 1 avril 2012

du 15 au 19 février : Les Playas Giron et Larga

Nous quittons Cienfuegos par le Ferry de 8h « punto » nous chargeons nos vélos sur l’avant du ferry avec ceux d’un couple d’américains quakers, David et Judy, partis pour 3 ou 4 ans autour du monde. Ils ont mis leur maison en location et visitent les différentes communautés dans différents pays. Ils prennent la route de la cote que beaucoup de personnes nous ont déconseillées du fait de son mauvais état. Nous avons opté pour la route de l'intérieur, un peu plus longue mais dont le revêtement nous permettra de rouler sans problèmes. Nous passons devant le cœur d’un projet de centrale nucléaire lancé du temps des soviétiques et laissé à l’abandon puis traversons des champs d’agaves, de bananiers, de manguiers, de papayes… A Abreus, il est presque 12h et nous nous arrêtons à la première échoppe que nous trouvons depuis le départnous pouvons boire un jus de canne bien frais et manger une pizza. Au moment de repartir nous sommes abordés par un type en vélo qui nous demande notre origine comme le font beaucoup de cubains : français. Lui est allemand et aussitôt engage la conversation avec Lise dans la langue d’Anguela. Il nous invite à prendre le café chez lui et nous accompagne sur la route puis sur un chemin jusqu’à une petite maison au toit de chaume en pleine campagne. Il nous prépare le café et en attendant met de l’opéra italien… ambianceKlaus Kinsky dans Fitzcarraldo! Mais il faut reprendre la route et il est 2 h de l’après midi. La route est à peu près plate, le soleil haut et chaud dans le ciel, le vent légèrement de dos ce qui ne nous rafraîchit pas. Nous sommes maintenant dans les pâturages entrecoupés d’exploitations de fruits et légumes biologiques. Il faut dire qu’il n’y a pas d’engrais ni de produits phyto-sanitaires ou d’Ogm à Cuba du fait de l’embargo américain qui bloque le commerce depuis 50 ans, alors le bio ici c’est naturel, ce n'est pas un choix. Après avoir traversé une forêt sans fin nous atteignons Playa Giron vers 17h30 après 104 km de route. On est content de trouver rapidement une casa.

Notre première journée plage débute à 9h et nous y sommes seuls avec l’océan et les cocotiers pour nous. La plage que nous a indiquée le propriétaire de la casa est superbe car il y a une barrière de corail à environ 100m du rivage qui foisonne de poissons de toutes sortes et de toutes les couleurs. Nous inaugurons à tour de rôle le masque et le tuba que nous avons emmené. Le spectacle est éblouissant on se croirait dans un grand aquarium : des poissons blancs , jaunes , rouges, verts, bleus et le plus souvent de plusieurs couleurs assorties ou contrastées. Jacq a même la surprise de tomber nez à nez avec un barracuda d’environ 60 cm : impressionnant.

Le lendemain nous commençons par la visite du musée de la révolution qui retrace la victoire de la Baie des Cochons contre l’invasion des cubains revanchards de l’équipe Batista soutenus, entraînés et armés par la CIA. La clairvoyance et la stratégie de Fidel Castro sont venues à bout de ce débarquemenbt en un peu plus de deux jours. Il a su organiser ses troupes et galvaniser la population pour les mener à la victoire : « première victoire contre l’impérialisme » . Après cette plongée dans l’histoire nous allons à Caleta Buena à environ 8 km nous plonger dans une crique aux eaux bleues et poissonneuses. Nous y voyons même un petit barracuda et un poisson lion. C’est le système "todo includo" c'est-à-dire que l’on paye une entrée et après on peut boire autant que l’on veut et manger au buffet à volonté. Cela plaît beaucoup aux touristes qui ne viennent que pour cela. Nous en profitons aussi entre deux plongées dans la crique-aquarium quasi déserte. De retour à la casa, nous rencontrons 6 cyclotouristes français de Toulouse avec qui nous échangeons sur nos aventures vélocipédiques au cours du repas pris en commun.

Le Samedi nous prenons la route pour Playa Larga qui est plate et s'allonge entre l’océan et la forêt. Nous avons le vent dans le dos et nous arrivons rapidement à destination. Après avoir pris pension dans une casa très agréable, nous partons explorer le coin. Nous sommes un peu déçus car nous nous apercevons que la plongée est impraticable sur place et que la visite de la réserve de Las Salinas ne peut se faire qu'en voiture et que nous n'envisageons pas de nous installer au soleil sur la plage...

Le dimanche commence bien avec un petit déjeuner royal avec des saucisses frites avec de l’oignon, des fruits, de la pâte de mangue, du jus de fruits… Nous apprécions surtout la compagnie de notre hôtesse Bel, qui vient s’asseoir et avec qui nous discutons un bon moment. C’est l’occasion de développer notre espagnol et d’en apprendre un peu plus sur les conditions de vie à Cuba "no es facil !". Nous enfourchons nos vélos pour rejoindre "la Cueva de los Pesces". C’est une faille de plus de 70 m de profondeur qui se trouve à 200 mètres dans la forêt et qui communique avec l’océan sous la route. Il y a une multitude de poissons tropicaux que l’on peut observer du bord. Nous plongeons avec le masque mais l’eau y est assez trouble et l’on voit mieux de l’extérieur de l’eau. Nous quittons la cueva et traversons la route pour plonger dans l’océan et là c’est vraiment génial tant au niveau des poissons que des coraux et des algues qui baignent dans une eau chaude et claire. Nous prolongeons le moment par un repas au restaurant de la cueva, un peu touristique mais le cadre nous plait : Toutes les photos